dimanche 12 juin 2011

Compte-Rendu de la réunion du samedi 11 juin 2011 , au Campement Place Saint Michel à Bordeaux

Ordre du jour
    1.Tract d'appel à la journée du 19 juin 
    2.Proposition d'objectifs pour le manifeste 
    3.Divers
.1.Tract d'appel à la journée du 19 juin

*Questions de fond :
_Reformulation « de l'Espagne à l'Europe » devient « de l'Espagne au reste de l'Europe » et ainsi de suite pour le reste de cette phrase. (1°§)
_Mettre « êtres humains » au lieu « d'individus » (2°§)
_Dates : 22 et 23 juin pour le pacte de l'Euro
_19 juin : journée de mobilisation contre le pacte Euro
_petit débat sur le mot autogestion dans le tract.

Pour certain.e.s autogestion signifie tout le monde gère et se gère. Pour d'autres, le mot est trop connoté pour pouvoir être employé sans risque de choquer, ou de mal faire comprendre le message. Ne vaudrait-il pas mieux le remplacer par « libre » ?

Certain.e.s répondent que libre est d'autant plus dangereux à utiliser parce que trop flou, déjà il n'y a pas de notion d'autrui (jusqu'où suis-je libre ? Être libre de tuer n'est pas une liberté par exemple) sans parler de l'aspect libéral ou de l'argumentation, certes douteuse, du capitalistes et de ses dirigeant.e.s (il faut libérer les capitaux etc.). Au final, l'assemblée semble d'accord pour ne pas utiliser ce mot mais n'est toujours pas fixée sur l'emploi d'autogestion.

Pourquoi ne pas changer par « véritablement participative » ? Certain.e.s rétorquent qu'il faut assumer ses idées, le mouvement à Bordeaux est autogestionnaire. L'autogestion c'est, pour certain.e.s, le pouvoir au peuple sans représentant.e.s et donc remplacer le mot par participative ne va pas parce que cette notion ne signifie pas nécessairement l'absence de représentant.e.s. Participatif c'est permettre aux gens qui le souhaitent de participer, et à celles et ceux qui ne le veulent pas, de rester à l'écart, selon un intervenant. D'autres répondent que cette idée n'est pas valable. Dans une société où on nous pousse depuis bien avant notre naissance à déléguer et se désintéresser de la vie politique, cette idée a sa place, mais dans notre réelle démocratie, il faut faire en sorte que toutes et tous aient envie de participer (malgré les contraintes individuelles). Du coup, pour certain.e.s, si on change autogestionnaire par participative avec cette idée, ce n'est pas bien non plus, ça ne colle pas.

Quelqu'un s'est alors un peu indigné du temps perdu. On joue beaucoup sur les mots, mais comme le dit un vieux dicton « de ce qu'on dit à ce qu'on fait, il y a tout un chemin à faire ». Il faut arrêter de chipoter, ce qui est important, c'est le pacte Euro et là on le perd de vue... Mais d'autres ne sont pas d'accord, le choix des mots est très important, cela structure les idées. Mais pour le premier, c'est l'action qui définit la structure et non l'inverse, et se perdre dans un débat sans fin pour un mot dans un tract ne fera pas avancer la lutte.
Finalement on fit un vote pour trancher entre les autogestionnaire ou véritablement participative et directe, pour en conclure qu'on y mettrait les deux, la phrase devenant donc « une société autogestionnaire, véritablement participative et directe... »

*Question de forme :
.Il faut aérer le texte presque illisible dans le 1°§.
.Changer la police d'écriture « effet main » pas vraiment lisible non plus, pour une police normale, en italique.
.le 3°§, définissant qui nous sommes, devrait être mis en gras.
  1. Proposition d'objectifs pour le manifeste
(Je n'ai pas fait de résumé de la proposition, elle est disponible sur le camp pour les intéressé.e.s)
.Pour la 2° proposition, rajouter « et le lien social » à la fin.
.Pour la 1° proposition, rajouter la lutte des sans-papiers.
.Pour cette même proposition, ajouter des technologies bénéfiques à toutes et à tous, et non juste pour certain.e.s. D'autres répondent qu'il serait plus intéressant de mentionner plutôt le partage des connaissances, du savoir plutôt que des technologies qui renvoient trop facilement à une société de consommation.

.En ce qui concerne la lutte des sans-papier, certain.e.s répondent que le problème des sans-papier (la difficulté de leur régularisation etc.) fait partie des maux de notre société et qu'il s'agit d'une des branches d'un arbre que nous cherchons à abattre. Il faut d'abord la démocratie. Pour des problèmes de termes, certain.e.s pensent qu'il faudrait mettre « liberté de circulation ». La question des sans-papier est trop restreinte et ne prend notamment pas en considération les gens du voyage, ou les gens en titre de séjour etc., mais d'autres estiment qu'il faudrait prendre des pincettes en utilisant ces termes, ou du moins en mettant en avant la lutte pour la régularisation des sans-papiers, ou la libre circulation, des personnes extérieures pensent que les immigrés sont un problème, pensent que l'étranger est un danger, il ne faudrait pas les offusquer.
Certain.e.s parlent du respect du droit, pour les sans-papier le problème réside dans « l'application du droit de la loi ». Quand la loi est mauvaise, il ne faut pas la respecter. Il y a des de fortes contradictions, notamment entre entre les lois et les droits de l'Homme.
Il faudrait aussi, pour certain.e.s, parler de l'ouverture des frontières, trop souvent oubliée dans les luttes (sur le plan écrit), en Espagne par exemple. Mais quelqu'un lui répond qu'en Espagne, cette motion est appliquée, qu'elle soit écrite ou non.
Il rajoute d'ailleurs que le but de cette proposition d'objectifs et de tracer quelques lignes claires, on fera le complément en temps voulus, au fur et à mesure de la lutte et non en quelques heures.
Quelqu'un revient sur la question des sans-papier et rappelle que le manifeste doit rester global.
Une autre revient sur la question de droit pour ajouter qu'il faut un accès aux droits (« des gens sont morts pour ça »), la loi impose, mais protège aussi les droits. Peut-être l'expression « justice équitable » mettrait les gens d'accord ? Mais pour d'autres, c'est le rapport à la loi qui est embêtant et quelqu'un ajoute «  aux droits universels » ou « aux droits de l'Homme » pour tenter de mettre tout le monde d'accord. Mais a-t-on besoin d'en appeler à ça sachant qu'il s'agit dans ce paragraphe d'énoncer la liste concrète des droits qu'on réclame ?
Quelqu'un répond alors qu'il ne faudrait pas oublier la dualité du droit et du devoir, signifiant bien qu'on doit prendre sa propre responsabilité. Une répond que vis-à-vis de la société actuelle, elle ne se sent aucun devoir. Mais une autre lui rétorque qu'elle-même pense avoir un devoir de solidarité, de respect etc. et ajouter le devoir au droit c'est ajouter la notion de miroir, de limite mutuelle dans les libertés de chacun.e. Quelqu'un ajoute qu'il a le devoir de se révolter aussi et poursuit en demandant qu'on ait un jour un débat plus approfondi sur le sujet.
.Une personne de l'assemblée propose d'avoir un débat sur chaque thème, un par un, un jour après l'autre.
.Pour les paragraphes suivants, on propose de les regrouper en un seul, notamment pour la redondance de « bordelais, bordelaise ».
.Quelqu'un informe l'assemblée qu'il est interdit, dans 101 rues de bordeaux, d'afficher ou même de distribuer des tracts.
.Quelqu'un change de sujet pour affirmer qu'il faut changer, en commençant par soi-même, créer la confiance en soi puis en autrui, prendre ses responsabilités ainsi que ses conséquences.
.Une autre personne revient sur la proposition d'objectifs et demande s'il ne serait pas plus pratique et intéressant de faire un premier paragraphe sur le global, et un second sur l'aspect local de la lutte.
.Un autre rappelle qu'il ne s'agit ici que d'une idée de proposition, le texte et sa formulation pourront être revus plus tard.
.Le suivant évoque un problème de cohérence au sein du texte, on a des revendications (sans-papier, fascisme etc.) à coté de choses beaucoup plus terre-à-terre (contacter des associations etc.)


.3. Divers :
Une personne propose d'appeler les associations, quand le thème de l'AG concorde, et donc de faire des AG à thème. Une fois dans la semaine on parlerait du global, le reste serait fixé à l'avance. Un thème qu'il serait intéressant de débattre est la politique européenne, notamment en raison du pacte Euro bientôt signé. Elle fait ensuite un résumé. Les institutions européennes veulent reprendre le pouvoir, ainsi, les états membres n'auront bientôt plus le droit de décider de la politique sociale de leur territoire. Elle parle après de la BCE (la banque centrale européenne) qui n'a pas le droit de prêter aux endettés qui doivent donc contracter des dettes auprès de banques privées avec des taux d'intérêts élevés et à la condition que ses pays endettés deviennent plus compétitifs, sapant toute possibilité d'une politique sociale et créant un recul des droits sociaux. Elle propose enfin d'appeler des gens spécialisés pendant les AG à thème afin de dé-vulgariser et résumer des situations complexes. Quelqu'un lui répond que ce procédé diminuerait les débats. Une personne qui vient pour expliquer son avis d'expert ôte une partie de la réflexion des gens qui ne font plus qu'écouter, et ne réfléchissent pas forcément en dehors du cadre qu'à imposé le discours de l'expert. Il serait mieux de faire de l'auto-formation, de se renseigner par soi-même et de nourrir le débat d'égal.e à égal.e.

.Quelqu'un propose de charger la commission communication d'établir une sorte de grille des débats (les jours, les contenus, les gens à appeler etc.)

.Une autre personne dit qu'il serait bien de remplir l'étagère à livres.

.Il serait aussi intéressant d'élargir la zone de gratuité, mais il faudrait peut-être aussi voir avec les commerçants de la place, il ne s'agirait pas de leur nuire.

.Quelqu'un revient sur l'appel d'associations et aimerait qu'on les appelle plutôt à venir participer à l'AG, sans opo ni rien, comme tout.e autre acteur ou actrice malgré les problèmes de temps etc. (il est difficile d'énoncer un point de vue complexe en quelques minutes)

.Quelqu'un prend la parole pour souligner qu'on s'enlise dans des commissions au lieu de se battre, qu'il est « passé d'indigné à découragé »

.Un autre souligne sur le point de vue des associations qu'on leur demande une implication, pas simplement une intervention ou leur savoir, qu'il ne faut pas leur faire un traitement de faveur.

.Quelqu'un dit que l'AG bloque l'autonomie des groupes, qu'on vient ici pour travailler ensemble, qu'il s'agit d'une école pédagogique pour tout le monde, qu'il s'agit de donner une voix à celles et ceux qui n'en ont pas et qu'il faut faire venir des gens, s'élargir.

.Il ne faut pas non plus oublier que le camp a besoin d'être entretenu, les roulements le soirs sont usants pour celles et ceux qui les vivent, et une relève le matin serait apréciable.

.Il est ensuite souligné que les groupes de travail se réunissent à 14h, excluant les travailleur.se.s etc.. L'assemblée décide au final de laisser les gens mettre l'heure qui leur convenait pour établir un groupe de travail ou de réflexion , que se greffer celles et ceux qui voulaient/pouvaient, et qu'on avait toujours la possibilité de commencer plus tôt la réunion du groupe, ou de s'y présenter plus tard.

.Il est ensuite décidé que la première thématique serait l'évolution du quartier de Saint-Michel. Une personne dit à ce sujet que 3 secteurs seront sauvegardés, spoliant de leurs droits les occupants et riverains. A terme, l'immobilier grimpera, puisque Bordeaux vise le patrimoine mondial et Unesco, le tourisme au détriment des populations locales. Elle travaille dans un collectif qui s'oppose à cette démarche et apportera bientôt des pétitions sur le sujet.

.Il est ensuite question de savoir s'il est temps de voter ou pas, de voter sur quel sujet etc. et il se décide finalement que les réunions de groupes ou autre seront annoncées sur un agenda disponible sur le camp et qu'on projetterait un film le soir : « solutions locales pour un désordre global ».

.Pour finir, un intervenant demande à ce que le lendemain soit débattue la question des médias, que l'on sache aussi si une réponse à Sud-Ouest suite à son article serait une bonne idée, d'établir un communiqué de presse, à priori le manifeste, et il rappelle que l'action tram consistant à se lever de son siège pour parler avec les gens, les interpeller, pendant ses déplacements, est non seulement souhaitable, mais qu'il faudrait prévoir d'autres action de communication pour appeler à venir aux AG, sur le camp de Saint-Michel, mais aussi à toute action (manif etc).

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